TEST – The First Tree, une expérience en demi-teinte

TEST – The First Tree, une expérience en demi-teinte

TEST – The First Tree, une expérience en demi-teinte

TEST – The First Tree, une expérience en demi-teinte C'est bien ?

UNE EXPÉRIENCE NARRATIVE MALADROITE MAIS TOUCHANTE
2.5

En deux mots :

Un histoire touchante et une direction artistique réussie malmenées par un gameplay rigide et quelques maladresses.

Envoi
User Review
2 (2 votes)

The First Tree est un jeu d’aventure narratif indépendant, sorti initialement le 14 septembre 2017 sur Steam et sur Mac, puis sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch. Edité par David Wehle, le jeu a été développé par David Wehle et DO Games (pour les versions consoles). Pour ceux qui ne connaîtraient pas David Wehle, il s’agit donc du créateur et développeur de The First Tree ainsi que du plus récent Home is Where One Starts disponible sur PC et Mac. Il s’agit également du CEO de GameDevUnlocked.

Attention, ce test de The First Tree comporte quelques SPOILERS. Si vous n’y avez pas encore joué, je vous invite à passer la partie « En quête de sens » de cet article.

Une expérience narrative ?

Le premier point à noter concernant The First Tree est que le jeu raconte deux histoires en parallèle. D’un côté, vous incarnez un renard en liberté, à la recherche de sa famille. D’un autre côté, vous suivez l’histoire d’un jeune homme renouant contact avec son père en Alaska. Bien évidemment, le joueur (ou spectateur, c’est comme vous voulez) va se rendre compte que ces deux intrigues sont liées.

L’aspect narratif du jeu est donc central, puisque toute l’expérience repose sur la découverte, morceau par morceau, de ces deux histoires. Il faut savoir que David Wehle porte un amour tout particulier pour les jeux narratifs comme Dear Esther et The Novelist. Il n’était donc pas surprenant d’avoir une expérience qui rapidement prenne un tournant narratif.

Toutefois, ce point n’est, à mon sens, pas forcément toujours assez mis en valeur. Pour cause, les énormes blocs de texte qui apparaissent sur près de la moitié de l’écran ne sont, par exemple, pas adaptés au format proposé par la Nintendo Switch, appareil sur lequel nous avons réalisé ce test.

En quête de sens

En passant les quelques énigmes et passages de plateforme proposés par le jeu, le joueur va, petit à petit, recoller les morceaux des deux histoires qui sont ici racontées. Ainsi, le joueur finira par se rendre compte que le jeu relate en réalité les différentes étapes qui suivent la perte d’un être cher, les étapes du deuil. Enfin, le joueur finira sur la découverte du fameux premier arbre sur lequel est écrit un message d’excuse.

De toute évidence, le créateur du jeu à mis beaucoup de sentiments personnels dans l’expérience qu’il a souhaité offrir aux joueurs. Il est d’ailleurs intéressant de se rendre compte que cette thématique, celle du deuil, est très souvent exploitée par les jeux indépendants, qui plus est narratifs. Je pense par exemple à RiME, The Vanishing of Ethan Carter ou encore dans un autre registre à Hellblade: Senua’s Sacrifice.

Un jeu indépendant charmant mais limité

Visuellement agréable et à la direction artistique très attendue mais efficace, le jeu fait malheureusement trop rapidement face à une rigidité de gameplay qui rappelle, à chaque collision, qu’il s’agit d’une production maison. Et si la sous-thématique du rêve permet de gommer quelques défauts par des justifications faciles, il n’en reste pas moins que les déplacements du renard (ici le personnage principal) ne sont absolument pas fluides et nuisent aux quelques phases de plateformes où il faudra au joueur redoubler de patience et de calme pour pouvoir découvrir les deux histoires dans leur entièreté. Il faut le dire, le renard a une physique qui n’appartient qu’à lui. Pour cause, celui-ci est capable de sauter de plus de 10 mètres de haut sans aucun souci. Pourtant, ce qui est d’autant plus dommage, c’est que si la mécanique globale du jeu n’est aucunement irréprochable, l’expérience offre tout de même une direction artistique de qualité.

Attention donc, The First Tree est destiné à un public averti qui connaît les limites de certains jeux indépendants et qui sait apprécier la valeur de l’artisanat qui est mise derrière chaque écran. Car en effet, si le jeu ne coûte qu’une dizaine d’euros (11,99€ sur PlayStation Network) et 8€ environ sur Steam, il ne faudra pas beaucoup plus de 2 heures pour terminer le jeu.

Mon avis

Sans être le chef-d’œuvre que j’espérais, The First Tree montre pourtant les meilleures intentions du monde. Avec son univers simple mais efficace et sa narration riche, le jeu avait tout pour faire un carton. Malheureusement, la faute à un gameplay rigide et des mécaniques mal optimisées, l’expérience n’est pas toujours facile.

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