TEST – Under Night In-Birth Exe Late[st]

TEST – Under Night In-Birth Exe Late[st]

TEST – Under Night In-Birth Exe Late[st]

TEST – Under Night In-Birth Exe Late[st] C'est bien ?

L’ovni que tout versus fighter se doit de posséder.

Under Night In-Birth Exe Late[st] ou UNIBst pour les intimes est le dernier épisode d’une licence de jeu de combat 2D méconnue en France. Cet épisode est disponible depuis début février uniquement pour les possesseurs des plateformes de Sony avec des versions dématérialisées pour la Playstation 3, Playstation Vita et Playstation 4. Cette dernière étant la seule à posséder une version physique du jeu.

Pour les connaisseurs de ce style de jeu et fans de la saga des Blazblue, vous avez déjà pu rencontrer certains protagonistes par le passé. Si, si, souvenez vous de Blazblue Cross Tag Battle sorti en 2018. La licence faisait partie des quatre élues présentes dans le jeu et vous proposait de découvrir cinq des personnages du jeu.

Afin de surfer sur la vague déclenchée en 2018 par l’arrivée sur le marché de Dragon Ball FighterZ et l’explosion du Versus fighting dans le e-sport international, Arc System Works a accepté de répondre aux demandes des joueurs européens. Under Night In-Birth Exe Late[st] est le jeu de combat qui apporte une nouvelle pierre à l’édifice des jeux de combat permettant l’essor du e-fighting. Mais si je parais aussi élogieux c’est surtout parce qu’il est bien plus qu’un simple jeu de combat.

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Un double jeu à suivre

Under Night In-Birth Exe Late[st] propose une expérience unique à double tranchant en cumulant en un seul titre, un jeu de combat 2D et un visual novel.

Le mode arcade reprend le rôle classique du mode histoire des anciens jeux de combat en proposant un morceau d’histoire entre chaque combat. Les protagonistes partagent leur vision du phénomène au cœur de la nuit et des possibilités qui s’offrent à eux. Le but étant toujours de combattre les êtres les plus forts afin de restaurer l’équilibre, de s’amuser ou de protéger le monde.

Ces phases d’interaction ne prennent pas plus de deux minutes de lecture, en étant généreux et permettent de garder le rythme de jeu entre les combats. De plus, ces quelques échanges entre les protagonistes sont nécessaires pour obtenir certaines réponses aux questions que le joueur pourra se poser en parcourant le second mode au cœur du jeu. Les combats sont rapides, rythmés et surtout fluides.

On pourrait regretter la débauche d’effets que peuvent proposer certaines licences. Mais en réalité, on appréciera de pouvoir se concentrer pleinement sur la stratégie à adopter durant les combats.

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Le jeu propose un système favorisant la gestion d’un minimum de stratégie. Ainsi le fait de rester toujours en attaque ne vous assurera pas d’augmenter votre jauge de pouvoir ou de dégâts. Il s’avère même parfois qu’un adversaire réussissant à déjouer toutes vos attaques puisse acquérir des bonus d’attaque dévastateurs. À l’inverse, rester en défense sans placer de contre-attaque pourra s’avérer une grave erreur et avantager votre opposant.

La stratégie n’étant un atout possédé par un joueur débutant, l’équilibre entre les vingt personnages présentés par le jeu a été savamment calculé pour que tous les joueurs puissent s’affronter. On ne va pas se le cacher, à partir du moment où vous commencez à maîtriser les bases du jeu, vous pourrez rouler sur les joueurs, voire même l’ordinateur à son niveau maximal (avec l’aide d’un ou deux continues).

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Une fois que vous aurez fait le tour du mode arcade, vous pourrez vous tourner vers la surprise de ce jeu.

Habitués ces dernières années aux modes histoire proposant un combat toutes les trente-six minutes de lecture, le piège se referme très vite sur les joueurs lors du premier lancement du mode chronique.

Véritable révolution pour certains et soulagement pour la majorité, le mode chronique vous propose de découvrir l’univers du jeu sans réaliser aucun combat. Pendant plus d’une trentaine d’heures, vous serez amené à lire un roman graphique agrémenté d’illustrations rares mais propres présentant certaines scènes plus ou moins importantes de l’aventure.

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Le jeu devant être jouable sur les trois plateformes de Sony (PlayStation 3, 4 et Vita), lorsque l’on réalise ce périple sur une télévision 4K, on pourra principalement regretter qu’aucun lissage complémentaire n’ait été ajouté pour rendre hommage au soin graphique apporté par les équipes du studio Arc System Works. Ce point sera anecdotique pour les joueurs-lecteurs car là où nous pouvons sauter de joie en découvrant ce mode, se cache le plus gros point faible du jeu.

Je ne suis pas bilingue anglais-français et je ne pense pas avoir suffisamment de légitimité en la matière, mais comment peut-on passer à travers autant de fautes de frappes que dans ce jeu. Durant certains chapitres il y a des erreurs à tous les écrans voire toutes les deux phrases. Merci à mon traducteur pour avoir souvent reconstitué des mots pour moi et redonné sens à l’histoire.

Il n’y a clairement eu aucune relecture effectuée après la saisie à partir du sixième chapitre du jeu. Ceci n’est pas acceptable pour un roman, un article, allant même jusqu’à l’abandon d’un livre alors imaginez sur un visual novel.

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Ceci étant dit, les chapitres se dévorent avec plaisir et la seule option réellement manquante est le marque-page permettant une sauvegarde dans le chapitre en cours de lecture. En effet, l’équilibre du temps de lecture de chacun des sous-chapitres étant loin d’être établi, vous ne savez jamais si vous partez pour 15 minutes (pour les chapitres de Vatista) ou une heure de lecture (pour ceux de Gordeau).

Enfin, parlons des autres modes de jeu…

… qui sont parfois délaissés dans les jeux de combats.

Les modes score attack, survival et online sont plutôt classiques et n’offrent pas de révolution. Bonne nouvelle, les trophées de ces modes sont assez simples à obtenir et se résument à jouer avec un nombre de personnages différent selon vos capacités. Je ne parlerai pas plus du mode en ligne car je n’ai pas réussi à trouver un seul adversaire, les serveurs étant totalement vides.

Il existe cependant deux modes qui demandent réellement un investissement poussé de votre part et qui classent ce jeu en haut de la liste des jeux de combat à posséder. Les modes mission et training.

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Classique au premier abord, le mode mission vous permettra de pousser votre connaissance des personnages dans leurs retranchements. Les missions se résument principalement en une réussite d’un combo dans une situation qui évoluera avec vos capacités mais le niveau de difficulté qui est indiqué allant de débutant à expert correspond vraiment bien à ce qui vous attend. Accrochez vos doigts et votre cerveau pour avancer dans les plus hautes strates. Réussir à finaliser les missions vous donnera, à défaut de gloire, la joie d’obtenir mon respect. Mais si vous souhaitez quelque chose de plus précieux, vous pourrez vous lancer dans le mode training.

Contrairement à bien des jeux de combat axés e-sport, Under Night In-Birth Exe Late[st] vous offrira la possibilité de devenir un e-fighter compétiteur. Chaque option stratégique offerte par le jeu vous sera présentée et mise en situation.

Bien au-delà de la présentation de chacune des barres présentes à l’écran et de séries de combos, vous pourrez apprendre toutes les méthodes d’attaque, de défense, de brise garde simples et avancées ainsi que les mécaniques des techniques basées sur vos barres de EXS.

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Adoptant encore une fois le modèle de difficulté croissante, vous pourrez vous limiter aux bases du combat ou devenir un véritable Re-Birth. Même ceux qui ne sont pas fans de ce genre de mode finiront par y revenir. Chaque nouvel entraînement vous fera découvrir une subtilité du jeu qui pourra remettre totalement en question vos tactiques de jeu et votre relation avec votre personnage.

Il n’est plus nécessaire de scruter en boucle les combats des joueurs de haut niveau pour découvrir les techniques issues du gameplay offert par le jeu. Il vous suffira, même si cela reste parfois un défi, de vous lancer dans l’exercice d’entraînement adéquat.

On ressent petit à petit la joie de maîtriser réellement les mécaniques du jeu. Il ne reste plus alors qu’à trouver le personnage correspondant le mieux à notre style et d’aller se frotter aux autres In-Birth.

En résumé, une véritable réussite là où beaucoup ne vous permettent de progresser qu’avec la douleur de la défaite.

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Un monde qui ne demande qu’à s’offrir à vous

L’univers d‘Under Night In-Birth Exe Late[st] est assez simple mais très développé dans sa profondeur psychologique.

Un étrange phénomène appelé Night se développe à travers le monde sous forme de sous-dimension à l’atmosphère rougeâtre. Cet autre monde n’est accessible qu’à une infime partie de la population. Accéder à ce monde miroir permet aux éveillés, les In-Birth, de disposer de pouvoirs spéciaux, les EXS. La source de ce pouvoir n’est pas vraiment connue et il vous faudra plonger dans le passé de la nuit pour tenter de le découvrir.

Le mode chronique vous offrira de longues heures de lecture à la découverte de l’histoire de chacun des protagonistes. Il vous permettra aussi de découvrir les origines de la nuit et des éléments fondamentaux de l’univers du jeu. On y explore l’esprit des membres des trois plus importantes organisations qui se sont constituées avec et contre ce phénomène. Mais aussi des Voids, créatures issues de la nuit ainsi que de Vatista, l’observatrice mystérieuse et surpuissante.

Un point appréciable dans le jeu est que l’histoire des personnages est suffisamment poussée pour que vous puissiez baser votre choix de main non seulement sur le style de combat mais aussi sur ses choix face au phénomène de la Night, aux autres In-birth et surtout ses objectifs avoués ou non.

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Une direction artistique soignée sans extravagance

Bien loin des couleurs pétillantes et explosives de ses concurrents, Under Night In-Birth Exe Late[st] adopte un jeu de couleurs parfaitement adapté à son univers. Les teintes des décors et personnages sont toujours assez sombres. Et même lorsque celui-ci porte des flammes, elles resteront dans des teintes foncées.

Si vous n’aimez pas le violet, aubergine, pourpre, c’est que vous n’aimez pas Pqube qui distribue le jeu en Europe mais surtout vous risquez d’être déçu car ces couleurs sont celles principalement utilisées dans le jeu. Ce choix s’explique principalement par la mise en avant des membres du groupe d’In-birth qui portera le fin mot de l’histoire, Amnesia.

Encore une fois, même si les graphismes sont recherchés et acceptables, on regrettera que le jeu n’ait pas été adapté aux nouvelles plateformes. Les graphismes sont dignes des jeux Playstation 3. Même si en jeu on est loin des versions baveuses des personnages que l’on aperçoit dans la vidéo d’introduction, une version améliorée et lissée des personnages aurait justifié que ce nouvel opus soit un digne successeur de la version de 2015.

La qualité faiblarde des graphismes est une épine supplémentaire dans le pied du jeu. D’autant plus quand on y joue sur un grand écran qui permet d’admirer le niveau élevé mais propre de pixellisation des protagonistes.

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Il en est de même pour les musiques du jeu

Bien qu’elles soient vivantes et parfois vibrantes, on aurait aimé que les équipes de French Bread s’appuient sur l’expérience d’Arc System Works pour comprendre qu’il faut toujours étoffer la bande sonore d’un jeu. D’autant plus quand il s’agit des musiques accompagnant les longues phases de lecture.

On retiendra donc sur ce point que les musiques sont comme le jeu. Dynamiques et intéressantes au lancement mais loin d’être révolutionnaires et enivrantes tout en offrant ce qu’on recherche. Si vous aimez les bandes originales d’animes du début des années 2000, sautez dessus. Sinon, passez votre chemin.

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Un avis à double sens

Under Night In-Birth est un jeu qui possède toutes les qualités que nous recherchons dans un bon jeu de combat. Un système complexe mais intuitif et surtout accessible. Des modes de jeu classiques mais efficaces et un panel de personnages variés et intéressants. Il se paie même le luxe de proposer un mode chronique qui vous offre un second jeu dans le jeu.

Cependant, le jeu souffre de sa vieillesse apparente. Il n’y a que très peu de différence avec son prédécesseur qui accusait déjà le coup il y a quatre ans.

La rude concurrence qui est menée sur le marché des jeux de combat 2D et surtout l’essor fulgurant du versus fighting dans le e-sport devraient être des atouts pour ce jeu. Cependant, bien qu’il soit le premier jeu vous permettant de découvrir les bases et subtilités du versus fighting exploitées par ses concurrents, Under Night In-Birth Exe Late[st] est un ovni dans sa catégorie.

De plus, l’absence d’une traduction en français ne permet pas d’ouvrir facilement les portes de notre belle contrée à cette licence qui ne serait-ce que par son histoire pourrait en séduire plus d’un.

J’utiliserai donc le dernier argument sorti de ma poche pour revaloriser le jeu, son prix. Le jeu est aujourd’hui disponible entre 20 et 25 euros suivant le revendeur choisi. On reste encore bien en dessous du prix de la concurrence. On accepte aussi plus facilement les manques du jeu qui reste globalement une belle réussite et une bonne surprise.

Note : 14/20

Les +

  • Le gameplay accessible et évolutif
  • Un retour aux bases positif
  • Le mode entraînement vraiment complet
  • L’univers ultra développé
  • Le prix

Les –

  • Des graphismes vieillissants
  • Une bande son qui mériterait d’être développée
  • Pas de traduction en français et des fautes trop nombreuses
  • Pas de communauté à affronter en ligne
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