INTERVIEW – Kayane

INTERVIEW – Kayane

INTERVIEW – Kayane

INTERVIEW – Kayane Intéressant !

La semaine dernière on était à la Geek’s Live et on a eu le plaisir de rencontrer Kayane et de l’interviewer. On vous a retransmis l’interview en texte avec une petit vidéo bonus à la fin. 🙂

Emilie MGA Profil  Emilie :
Hello Kayane, merci d’avoir accepté de nous rencontrer. Là, tu étais sur une animation Street Fighter, ça s’est bien passé ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Oui, j’ai pu jouer contre du monde et commenter le tournois, c’était sympa.

Emilie MGA Profil  Emilie :
On peut dire qu’à 25 ans, ta vie de jeune gameuse s’est transformée en vie de business woman avec tous les événements auxquels tu participes, la sortie de ton livre, l’animation sur Game One, etc… Arrives-tu tout de même à te replonger dans tes jeux favoris ou as-tu un peu de difficulté à combiner le tout ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
En fait, la passion du jeu n’a jamais été aussi forte justement parce que je peux en parler dans des supports comme Game One, mes streaming sur Twitch, sur les réseaux sociaux… Je suis tout le temps dans le partage de ce que je pense. Là où j’ai le moins de temps, c’est pour m’entraîner sur les jeux de combats, pour être compétitive dans les tournois officiels mais c’est quelque chose sur lequel je vais revenir l’année prochaine pour faire le circuit du Capcom Pro Tour (le tournois officiel de CapCom pour Streat Fighter 5) et pour pouvoir vraiment y participer il faut y aller presque une fois sur deux donc c’est vraiment un gros entrainement.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Et quelle est la partie de ta nouvelle vie très complète que tu préfères, est-ce justement tes moments de partage avec tes fans ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Oui, mes moments préférés sont en convention parce que je peux vraiment rencontrer les gens, partout en France et de nombreux week-end dans l’année. Là je peux réellement échanger, je peux jouer avec les gens, discuter avec eux, prendre du temps avec chacun lors des dédicaces ce qui me permet d’apprendre à connaître ceux qui nous regardent sur Game One ou qui nous suivent sur les réseaux sociaux. On peut mettre un visage sur chaque nom et c’est vraiment sympa.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Oui ça doit vraiment être cool de rencontrer plein de monde. Et une journée type pour toi, ça ressemble à quoi ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Alors ça varie beaucoup. 🙂
Le mercredi par exemple j’ai une journée de tournage sur Game One de 10h à 17h, un jeudi sur deux j’ai des streaming NRJ Games. Sinon globalement je me lève, je vais promener la petite (nrld : Yumiko, tellement choupi), séance papouilles calins et après il faut que je travaille : généralement j’ai beaucoup d’appels, de mails. Après j’essaye de m’entraîner sur Street Fighter 5, ou de jouer à un jeu qui vient de sortir pour en parler après sur mes streaming ou sur Game One puis je m’entraîne au piano avec des musiques de jeux-vidéo. 🙂 Notamment Final Fantasy, et ensuite je fais des cours de boxe française.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Eh bien ! Des journées bien remplies, dis-moi !
Ton livre vient de sortir, Kayane parcours d’une e-combattante, dans ce livre tu te confies sur ton passé, les étapes de ta vie de gameuse à maintenant. Quel a été l’élément déclencheur qui t’a donné envie d’écrire ce livre ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
C’est une éditrice qui m’a demandé si ça pouvait m’intéresser d’écrire un livre sur mon parcours (moi je n’y ai jamais pensé ^^). C’est le genre de contenu que certains éditeurs recherchent de plus en plus ; des témoignages, des autobiographies dans lesquels les jeunes de nos jours à l’ère du numérique peuvent se retrouver. À présent il y a des nouveaux métiers, des parcours très différents, des personnes qui veulent vivre du jeu-vidéo ou bien qui sont passionnées par ce milieu. Il y a notamment beaucoup de femmes qui jouent mais qui peuvent avoir une mauvaise image des joueurs parce qu’elles se réfèrent à ce qu’elles peuvent lire sur internet, des haters, de l’anonymat et finalement il y a peu de témoignages de filles ou de femmes qui racontent leurs parcours dans un milieu qui semble hostile mais qui ne l’est pas vraiment.
Dans mon livre je raconte ma relation avec ce monde là, que ça n’a pas été facile, les difficultés que j’ai surmontées et comment j’en suis venue à faire de ça mon métier.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Justement, dans le titre de ton livre il y a la notion de lutte, de bataille, le terme de « combattante » est très fort. Ça n’a pas été facile d’évoluer dans un monde assez masculin. Penses-tu que les jeux sur lesquels tu as débuté (SF, SoulCalibur) sont davantage ouverts à un nouveau public féminin aujourd’hui ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Maintenant je pense qu’il y a de plus en plus de jeux qui tentent les femmes, je pense notamment à Overwatch. Ce sont des jeux compétitifs et on dit que la compétition attire moins les femmes mais je trouve que les éditeurs font un réel effort sur la représentation féminine des perso : on retrouve des personnages beaux, charismatiques, qui dégagent quelque chose de particulier et qui ont un fort caractère. Ce n’est plus la princesse à sauver. (ndlr : et heureusement !)
Il y a tellement de personnages féminins variés qui représentent bien les femmes que les joueuses se retrouvent davantage dans ces perso là et ont envie de les incarner.
Quand j’ai commencé à jouer aux jeux de combats, c’est évidement le genre du combat que j’adorais mais aussi de pouvoir me référer à des personnages comme Chun-Li et me dire que j’avais envie de jouer avec ce personnage et de lui ressembler.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Il y a aussi les graphismes qui jouent un rôle important pour toucher un nouveau public, je pense. Gears of War par exemple n’est pas très coloré ni varié graphiquement tandis que Overwatch est bien plus pétillant…

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Oui c’est très coloré, très cartoon ! Très inspiré des jeux de combats d’ailleurs car chaque personnage est unique, a ses propres coups, ses propres ultras, vient de pays différent… C’est pour cela que beaucoup de gamers de jeux de combats aiment Overwatch. Peut-être qu’un jour Blizzard se mettra à faire du jeu de combats, c’est le seul genre qui leur manque vraiment.

Emilie MGA Profil  Emilie :
En tant que championne du monde de Street Fighter 4, tu considères l’e-sport comme une réelle discipline à part entière, mais ce n’est pas le cas de tout le monde et c’est souvent un sujet polémique. Axelle Lemaire en a conscience, elle a annoncé vouloir que cela change, elle prévoit des mesures pour faire davantage reconnaître l’e-sport. Selon toi, par quoi faudrait-il commencer pour que l’e-sport soit mieux considéré ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Avec la loi numérique validée à l’unanimité (à part une seule voix et on se demande bien laquelle), on est très bien parti pour la reconnaissance de l’e-sport en France. C’est un réel marché, ils voient tous les intérêts financiers derrière et on y voit les nôtres aussi. Il faut tout d’abord savoir qu’on n’a pas de statut actuellement, les joueurs professionnels ne sont pas reconnus juridiquement ni socialement (donc pas de protection sociale). On se doit d’être auto-entrepreneurs pour pouvoir exercer notre métier de joueurs professionnels, on est plafonné à 32K € par an et un joueur qui est au top de sa forme, qui gagne des tournois et qui est sponsorisé les atteint assez rapidement.
Donc Axelle Lemaire travaille sur un statut de joueur professionnel en CDD (1 an minimum et 5 ans maximum) ce qui donnera un réel statut aux joueurs.
Ensuite sur l’aspect tournois, avant on était associé à des loteries et comme c’était illégal, s’il y avait le moindre problème sur un tournois les joueurs pouvaient porter plainte. La loi encadrera donc tous les tournois qui se dérouleront, ce qui sera plus rassurant pour tout le monde. On est sur la bonne voie. 🙂

Emilie MGA Profil  Emilie :
Et que penses-tu de la perception des non gamers de l’e-sport ? Comment pourrait-on les toucher, leur montrer que l’e-sport est un sport comme les autres et changer le regard souvent stéréotypé et négatif porté sur la discipline ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
On considère les échecs et le tir à l’arc comme un sport… Pour moi, l’e-sport c’est un sport d’adresse comme l’est le tir à l’arc justement, car la dextérité est une dimension très importante dans les jeux-vidéos (rien qu’un joueur de Starcraft qui met 300 actions par minute, les joueurs de Counter-Strike qui doivent cliquer et bouger leur souris à la vitesse de la lumière…). Tout ça est le résultat d’entraînements, et pour moi ces efforts et réflexes physiques sont très sportifs. Et c’est également cérébral sur la stratégie, la cohésion d’équipe, tous ces éléments qui font partie intégrante du sport.

Emilie MGA Profil  Emilie :
Ok ! Tu joues sur consoles et ordi mais joues-tu également sur mobile ?

picto profil Kayane my geek actu.png  Kayane :
Oui, notamment Final Fantasy Brave Exvius que j’aime beaucoup. Je trouve qu’on sous-estime le support du mobile, les joueurs consoles ou PC ont un peu de dédain envers les jeux mobiles en se disant que ce n’est pas pour eux, mais les jeux qui sortent sur next-gen sont des blockbusters et c’est dur de s’imposer dans un domaine où développer un jeu coûte des centaines de millions d’euros. Le support du mobile permet à des indépendants de proposer leurs jeux à un public demandeur.

Merci à Kayane pour sa disponibilité !

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